lundi 22 octobre 2012

Anecdote # 27 ou le coeur déchiré

Fiston junior était très malade.
Je suis resté avec lui à la maison pendant sept semaines pour lui éviter l'hospitalisation.
Il était souffrant et dépressif tout au creux de ses six ans.
Un jour, je descends au sous-sol et le retrouve installé devant la télévision.
- Veux-tu que je l'allume ?
- Non, ça ne vaut pas la peine.

la peine du père

vendredi 12 octobre 2012

Anecdote # 26

Un de nos amis venait de se faire une nouvelle copine.
J'ai utilisé ce prétexte pour faire organiser, par ma douce, une réception en leur honneur.
Quand il est arrivé seul, ma douce a été quelque peu déboussolée.
Mais ce n'était rien.
Elle l'a été bien davantage quand je lui ai révélé le vrai motif de cette réception.
Nous fêtions son 10,000ème jour sur cette terre.
Peu de gens peuvent se vanter d'avoir célébré cet évènement.
Et encore moins auront, à leur insu, planifié la fête eux-mêmes.

la ruse du sioux

Anecdote # 25

Fermont, fin des années 80.
Compte tenu de l'éloignement, nous disposions d'une (grande) maison, meublée et chauffée, pour un modeste loyer de 250$ par mois.
Ce n'était donc pas par mesure d'économie que nous gardions la maison fraîche. Et avant de vivre avec la douce, c'était encore pire. Au moment où j'écris ces lignes il fait d'ailleurs 14 degrés dans la cuisine.
Nous avions invité un couple d'amis à souper.
Sans grande surprise, ils ont trouvé qu'il faisait un peu froid dans la maison.
Ce que ma douce et moi avons nié jusqu'à ce que nous sortions le beurre de l'armoire : il était dur comme de la roche.
Par la suite, nous avions pris l'habitude de chauffer la maison avant que la visite arrive.
Ce qui m'ouvre la porte pour la prochaine anecdote.

les ours polaires

mercredi 10 octobre 2012

Anecdote # 24

Cette fois, nous sommes au début des années 70.
C'est la belle nuit de Noel, quelques minutes après minuit.
Je suis seul dans ma magnifique Ford Pinto surnommée Gertrude, allez savoir pourquoi.
Aux confins de l'Estrie, en plein milieu de nulle part, arrive ce qui devait arriver.
La magnifique Gertrude et le neurone solitaire quittent la route et s'enfoncent dans un banc de neige.
La nuit s'annonce longue. Le chemin de terre est enterré sous la neige et les étoiles sont les seules témoins de l'incident.
Pourtant, la chance est de mon côté.
Des phares s'annoncent à l'horizon.
C'est la magie des nuits de Noel.
C'est une remorqueuse.
Les deux hommes, presque sans que nous ayons échangé un mot, me sortent du banc.
Ils refuseront bien sûr toute rémunération.
Les anges s'en vont.
Je vais dormir je ne sais où.
C'était une nuit de Noel.

merci les gars

Anecdote # 23

Mon père a été, et est toujours, un père médiocre.
Mais on doit bien admettre qu'il avait le sens des affaires.
Nous sommes au milieu des années 60 et une de ses maisons traîne dans l'inventaire depuis plusieurs mois.
La patience n'étant pas sa qualité dominante, il prend une décision. Il hausse le prix demandé d'environ 20 %.
Le temps de le dire, la maison se vend.
Ce n'est pas un miracle, il a simplement pensé que les acheteurs d'une gamme de prix plus élevée pourraient s'avérer intéressés par sa maison.

le pari gagné

Anecdote # 22

Nous habitions Pierrefonds.
Fiston devait avoir 5 ou 6 ans.
Toute la petite famille se fait éveiller par une secousse sismique modeste mais nettement plus forte que celle qui m'a éveillé la nuit dernière.
Fiston, légèrement effrayé, se pointe dans notre chambre :
- Mais qu'est-ce qui se passe ?
- Ce n'est rien, c'est juste un tremblement de terre.
- Ah bon. OK.
Et il retourne, rassuré, se coucher dans sa chambre.

le fils facile

vendredi 5 octobre 2012

Je me souviens

Je n'avais pas 20 ans.
C'était la première fois que je perdais un ami.
Un accident d'auto sur le pont qui mène à l'Ile d'Orléans.
Il était à peine plus jeune que moi, mais tellement en avance que j'ai cru que je ne l'aurais jamais rattrapé.
C'était, je crois, la première fois que je pleurais un mort.
Comme on peut pleurer un mort quand on est jeune.
Je me souviens de son enterrement.
De la marguerite minable que je tenais à la main.
De l'avoir jeté avec hargne dans le trou béant dans lequel reposait son cercueil.
Je lui en voulais d'être mort.
Je lui en voulais peut-être, à tort, d'être encore vivant.
J'étais jeune et j'ignorais encore que je serais aussi utile.
Et, ce soir, alors que mon utilité pâlit, je me sens pâlir aussi.
J'arrive vieux frère.
Avec la peine immense que provoque ton autre frère qui me renie aujourd'hui.
Je vaux mieux que lui.
Une certitude qui ne soulage en rien cette impression que la mort qui m'envahit laisse dans mon corps.
Ceux que j'aime auront de la peine.
Pas moi.
Les morts ne sentent plus rien.

la justice du néant

mardi 2 octobre 2012

Incroyable mais vrai

Au cours des dix dernières années, j'ai pris plus souvent le métro de Rome que celui de Montréal.

o sole mio

Une autre vérité dans le livre du neurone

Pour les gens authentiquement généreux, la générosité des autres à leur égard est difficile à accepter.

la connaissance de cause

Anecdote # 21

J'ai l'avantage indéniable d'avoir été élevé par des parents qui ont de la classe.
Souvent, comme c'était la mode à l'époque, nous passions nos dimanches après-midi à faire "un tour d'auto" qui, le plus souvent, se terminait dans un chantier de construction que mon père désirait visiter.
Un des grands plaisirs de cet homme charmant était, quand il faisait très chaud, de verrouiller les fenêtres de la voiture, de mettre le chauffage à la puissance maximale et de péter un grand coup.
D'autant plus galant que ma mère était aux premières loges pour déguster plein le nez ses effluves nauséabondes.

l'intégrale de la classe