samedi 29 décembre 2012

Une grande tristesse II

En toute honnêteté, je ne croyais pas être submergé par les émotions à ce point-là.
Moi qui côtoie la mort à une fréquence qui ferait frémir de joie le plus prospère des maisons de pompes funèbres (non, mais c'est quoi cette expression là ?), moi qui ne pleure jamais quand je perds mes conquêtes (nombreuses) de la dernière heure (il y en avait une ce matin dans la même page nécrologique que ma mère), je n'arrive pas à contrôler le déluge qui me tient par le coeur.
Pourtant, la raison est forte. Ce qui arrive est ce qui pouvait arriver de mieux pour ma mère. Pas l'ombre d'un doute là-dessus. La voici enfin délivrée de la démence qui la rendait incroyablement anxieuse.
Oui, mais moi.
Je pense qu'une dimension de ma douleur est d'avoir perdu l'occasion d'être utile. Je le suis dans mon travail. Je le suis probablement pour ma petite famille immédiate. Mais je l'étais aussi pour ma petite maman. Et je ne le serai plus.
Elle m'appelait presqu'à tous les jours, et quand elle ne le faisait pas, c'est moi qui l'appelais. Comme si j'avais eu autant besoin d'elle qu'elle avait besoin de moi. Ce qui, finalement, était peut-être le cas.
Mais c'est fini.
La mère n'a plus besoin de son fils. Il semble moins certain que le fils n'ait plus besoin de sa mère.

MAMAN !!!!!

2 commentaires:

  1. Même si sa mort était imminente, on ne peut prévoir du degré que sera notre manque.

    On est forcés aux adieux, et là ce n'est pas qu'un mort ordinaire, c'est celle qui t'a donné le jour.

    La marche du monde continue mais ne sera plus jamais pareille pour toi. Cependant tu retrouveras la joie, un jour à la fois mon bébé.

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