lundi 28 octobre 2013

Fin

Arthur s'arrête ici avec, déjà, ce 200ème billet.
Il sera remplacé par : le dernier mot.
Le temps se fait court.
Il me semble que j'ai le goût de vous raconter comment je vais finir.
Avec, bien sûr, le droit de changer d'idée en cours de route.
Morbide ?
Pas du tout.
J'ai accompagné des centaines de personnes vers leur dernier souffle.
La plus jeune n'avait que quelques heures, la plus vieille plus que centenaire.
Je soupçonne même que si on respecte les balises prônées par les soins palliatifs, le confort et la dignité,
la mort ressemble plus à une douce jeune fille au joli minois qu'aux spectres dont on nous a tellement fait peur.
Je ne commence pas ce nouveau blogue ce soir : la journée a été particulièrement rude et je ne veux pas initier ce dernier blogue sur un ton de vieux grincheux.

Salut Arthur !

Consentir au massacre

En rétrospective, il me semble bien évident que si j'avais eu une idée un peu plus précise de la douleur qui m'attendait, j'aurais fermement refusé cette fameuse biopsie osseuse.
Malgré tous les analgésiques que je me suis tapé avant de subir l'examen.
Ce que je peux attendre de plus probable des résultats, c'est de connaître le nom du cancer qui va me tuer.
Le fait que la bataille sera nulle s'avère une bien piètre consolation.
Le miracle serait qu'il ne s'agisse que d'une complication de mon premier cancer.
Mais je n'aime pas me complaire trop longtemps dans les illusions : d'abord, parce que de toute façon, le premier cancer est strictement incurable, ensuite, parce que la réalité m'attend au premier détour.
Les miracles existent, j'en ai été témoin, mais ils sont aussi rares, sinon plus, que les billets gagnants de Lotto Max.

le désordre des chiffres

jeudi 10 octobre 2013

Empirer le pire

Quand on vit une période difficile, surtout si celle-ci risque d'être finale, le déni des autres rend les choses beaucoup plus pénibles.
Il ne sert à rien de faire l'autruche et de se conter des histoires farfelues.
Je ressens des symptômes, j'identifie des signes que j'ai rencontrés des centaines de fois pendant ma carrière.
Les messages d'espoir des jovialistes m'incommodent et les éloignent de moins, qui aurais si souvent besoin d'eux.

la vérité crue

lundi 7 octobre 2013

Le prophète

C'était écrit dans le ciel, on vient de me trouver un deuxième cancer.
Enfin des métastases attribuables à un deuxième cancer.
Préparez-vous, encore un peu de temps et je ne serai plus là.

jean le baptême

jeudi 3 octobre 2013

Un charmant petit frère

Ma mère, qui n'avait absolument pas besoin de travailler pour vivre confortablement, venait de nous annoncer qu'elle s'était trouvé un emploi, le premier depuis de sa vie.
Toute joyeuse, elle nous demande : "Que pensez-vous que je vais faire ?"
Ce à quoi mon frère répond : "Laver les toilettes dans un CEGEP."
Ma mère n'a vraiment pas trouvé ça drôle et ce ne l'était vraiment pas.

la petite vendeuse de chez Eaton